Festival 2012

Le festival Nouveau Théâtre Populaire revient pour une quatrième édition. Cette année, grâce à Shakespeare, Hugo, Feydeau, Singer, Gripari et Pessoa, le monde entier se donne rendez-vous à Fontaine-Guérin. Bons spectacles ! Bons rêves ! Bon théâtre !

MACBETH / SHAKESPEARE
les 13, 16, 19 et 22 août à 20h30 et le 25 à 20h [création]
TRAGÉDIE FANTASTIQUE
Le royaume d’Ecosse, grâce au général Macbeth, vient de remporter une série de batailles décisives contre les traîtres à la couronne. Grisé par ses succès militaires, fasciné par la mystérieuse prophétie des sorcières et poussé par sa femme, Macbeth va donner libre cours à sa colère et à son ambition – il lui faudra tout avoir.
Jamais le théâtre n’avait accouché d’un personnage qui incarnât le mal aussi absolument. Joyau noir et maudit, la pièce pose la question du
mal et de son origine. Un monstre sommeille-t-il en chacun de nous ?

RUY BLAS / HUGO
les 14, 17, 20 et 23 août à 20h30 et le 25 à 21h45 [création]
DRAME ROMANTIQUE
Le royaume d’Espagne en décadence. Déchu par la reine, un courtisan veut se venger en la faisant tomber amoureuse de son valet : dans ce but, il fait de celui-ci un ministre. Amoureux de la reine, le valet ne sait pas de quel piège il fait partie. Mais le maître ne sait pas quel ministre il vient de créer…
Le chef-d’œuvre d’Hugo unit une impitoyable analyse politique avec une éblouissante méditation sur l’identité ; et au-delà de toute réflexion, il donne à entendre les plus beaux vers d’amour jamais écrits par le poète.

TAILLEUR POUR DAMES / FEYDEAU
les 15, 18, 21 et 24 août à 20h30 [reprise]
VAUDEVILLE
Marié depuis 6 mois, le docteur Moulineaux vient de passer la nuit sur la banquette du hall de son immeuble (il a oublié ses clés). Il ’était rendu au Bal de l’Opéra dans l’espoir de conquérir le cœur de l’une de ses clientes, madame Aubin. Après s’être fait ouvrir la porte par son domestique Etienne, il est pincé par sa femme Yvonne… Dès lors, Moulineaux se lance dans une cascade de mensonges, de pirouettes et de dissimulations.
De retour sur le plateau de Fontaine-Guérin, les acteurs de la troupe habités par la langue démoniaque de Georges Feydeau vont s’en donner à cœur joie pour votre plus grand plaisir…

HISTOIRE DE LUSTUCRU / GRIPARI
les 16, 18, 20, 22 et 24 août à 11h [création]
ÉPOPÉE MINIATURE
L’épopée magique de Lustucru, héros de l’ombre, traversant les siècles et redéfinissant les fondements de notre civilisation. Déjeunant avec Jules César, défiant Clovis,sympathisant avec une sorcière… il entrera dans l’Histoire par un acte d’amour pour lequel aujourd’hui encore tout le monde connaît Lustucru… mais qui est-il ?
Après une lecture surprenante de ce conte lors de la dernière saison, l’envie commune – du public et du NTP – de créer un spectacle, s’est imposée. Aujourd’hui, forte du travail de plusieurs semaines, la même équipe – comédiens et musiciens – s’est réunie pour partager de nouveau avec vous cette délicieuse histoire…

UNE HISTOIRE DU PARADIS / SINGER
les 17, 19, 21, 23 et 25 août à 11h [création]
SAINTE COMÉDIE
Depuis l’enfance, on décrit au jeune Atzel le Paradis comme le seul lieu désirable, si bien qu’Atzel délaisse le monde et se fait passer pour mort aux yeux de tous. Le médecin de la famille use d’un stratagème pour lui faire croire qu’il est effectivement au Paradis.
Nous sommes alors au cœur d’un merveilleux simulacre, celui d’un paradis fantasmé, où il n’y a plus ni temps qui passe, ni danger ; un lieu où les premiers rêves se heurtent au monde avec douceur, humour et émerveillement.S’émerveiller comme un enfant, « jouer » comme un enfant, être au monde avec les yeux d’un enfant, voilà peut-être les choses essentielles pour faire du théâtre.
Parce que le théâtre surgit toujours là où ne l’attend pas, nous vous proposons un petit spectacle itinérant, pour se réunir ensemble autour d’un grand poème.

ODE MARITIME / PESSOA
les 15 et 18 août à 16h [surprise]
Entrée libre! D’autres dates et d’autres lieux à venir…
POÈME EN MUSIQUE
Seul, sur un quai désert, un homme se trouve face à l’immensité maritime. Bouleversé par la grandeur de ce spectacle, il plonge alors dans la plus profonde intimité de son être et laisse déborder son imagination.
Dans son poème le plus célèbre, Fernando Pessoa traverse la violence et la beauté de l’univers marin. Cette petite forme poétique et musicale vous invite à voyager au plus près des mots.

Histoire de Lustucru / GRIPARI

16, 18, 20, 22 et 24 août 2012 à 11h

DURÉE 40 minutes

Inspirée des Contes de la rue Broca
de Pierre Gripari

MISE EN SCÈNE ET ADAPTATION Julien Romelard

ADMINISTRATION, COMMUNICATION, INTENDANCE Lola Lucas

DISTRIBUTION
Joseph Fourez : Lustucru
Morgane Nairaud: La Maîtresse, La Sorcière, Madame Michel
Frédéric Jessua : Jules César, Vercingétorix, Clovis, Charles Martel, le Chat…
Neven Lesage : Le Musicien
Julien Romelard : Monsieur Pierre, le Narrateur

MUSIQUE
Hautbois baroque : Neven Lesage
Percussion : Frédéric Jessua
Guitare : Julien Romelard

« La vérité, dit-on, sort de la bouche des petits enfants… Il n’y a pas de doute, il faut que je me renseigne” et nous voilà embarqué dans l’univers fantastique, émouvant et joyeux de monsieur Pierre, parce que ce petit enfant, c’est aussi lui-même.
Son rêve, que nous partageons, côtoie l’Histoire et s’amuse à redéfinir les fondements de notre civilisation, de l’histoire de Jules César au Général de Gaule, nous suivons un héros de l’ombre immortel traversant les siècles et qui sera non pas reconnu pour ces actes héroïques mais pour un acte d’amour qui fait qu’aujourd’hui encore tout le monde connaît Lustucru, même avec ce délicieux nom si ridicule. Oui tout le monde le connaît… mais qui est-il ?
La liberté de jeu dans l’écriture est pour moi l’élément primordial de ce conte. C’est pourquoi l’espace scénique – qui est aussi bien sur scène que dans le public – est conçu simplement, afin de donner un maximum de liberté et d’inventivité aux acteurs et musiciens. Le texte devient alors prétexte à partager un moment sensible et surprenant ou nous avons l’impression que l’histoire se construit avec et pour le public, qu’il soit jeune ou plus expérimenté. A la manière des Artisans du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, les comédiens prennent la parole, redécouvre le théâtre, la joie et la sincérité de créer dans une émotion crue, à fleur de peau.
C’est donc avec une sensibilité d’orfèvre que nous travaillerons à rendre cette aventure saisissante, libre, actuelle, naïve, vivante, interactive et chantante…
Après une lecture surprenante de ce conte lors de la dernière saison, l’envie commune – du public et du NTP – de créer un spectacle, s’est imposée. Aujourd’hui, forte du travail de plusieurs semaines, la même équipe – comédiens et musiciens – s’est réunie pour partager de nouveau avec vous cette délicieuse histoire…

Julien Romelard

MACBETH / Shakespeare

13, 16, 19 et 22 août 2012 à 20h30 et 25 à 20h

DURÉE : 1h50

MISE EN SCÈNE Léo Cohen-Paperman
RÉGIE Emilien Diard-Detœuf
DÉCOR COMMUN Antoine Philippot

ADMINISTRATION, COMMUNICATION, INTENDANCE Lola Lucas , Frédéric Jessua

DISTRIBUTION
Frédéric Jessua : Duncan, roi d’Ecosse et Seton
Julien Campani : Malcolm, fils ainé de Duncan
Sacha Todorov : Donalbain, fils cadet de Duncanet un Messager
Antoine Philippot : Macbeth, général
Valentin Boraud : Banquo, général et le jeune Siward
Clovis Fouin : Macduff et le Capitaine
Claire Sermonne : Lady Macduff
Pauline Bolcatto : Lady Macbeth
Sophie Guibard : La femme étrange
Morgane Nairaud : Un Meurtrier
Lazare Herson-Macarel : Un Meurtrier et le Médecin
Julien Romelard : Lennox, jeune seigneur écossais

Les enfants :
Louis Delaunay – Fléance, fils de Banquo
Mathis Gachet – Le fils Macduff

Le royaume d’Ecosse, grâce au général Macbeth, vient de remporter une série de batailles décisives contre les traîtres à la couronne. Grisé par ses succès militaires, fasciné par la mystérieuse prophétie des sorcières et poussé par sa femme, Macbeth va donner libre cours à sa colère et à son ambition…

Macbeth, c’est l’histoire de celui qui, croyant connaître l’avenir, va tout détruire : sa famille d’élection (il va tuer son roi et son plus fidèle ami), sa patrie (il va régner en tyran sur l’Ecosse) et son bonheur conjugal (sa femme, dévorée par la culpabilité, va se suicider). Jamais le théâtre n’avait accouché d’un homme qui représentât le Mal aussi absolument que Macbeth.

C’est donc une histoire du Mal qu’il nous faut raconter. La force de la pièce réside, à mon sens,dans le renversement de la figure de Macbeth : au début de la pièce, il est le sauveur de sa patrie ; à la fin, il en est le bourreau. Nous ferons donc du « héros » Macbeth un homme sympathique et naïf en racontant au début du spectacle son passé : sa solitude, ses succès, la rencontre avec Lady Macbeth, la mort de leur enfant. Je voudrais que le spectateur demande : comment a-t-il pu en arriver là ? Macbeth, c’est vous, c’est moi. Le mal ne s’explique pas, c’est une possibilité.

A la fin de la pièce, le peuple ouvre une nouvelle ère. En montrant ces femmes et ces hommes découvrir un monde en ruine, j’ai voulu, à mon humble mesure, parler de ma génération et de ses inquiétudes. Héritiers d’un monde qui chancelle, plongés dans un océan de doutes, notre espérance ose à peine dire son nom.

Léo Cohen-Paperman

tailleur pour dames / Feydeau

Les 15, 18, 21 et 24 août 2012 à 20h30

DURÉE : 1h25

MISE EN SCÈNE, DÉCORS ET LUMIÈRES Frédéric Jessua
COLLABORATION ARTISTIQUE Sophie Guibard
EXTRAIT MUSICAL Timber Timbre « Lay Down in Tall Grass »
ADMINISTRATION, COMMUNICATION, INTENDANCE Lola Lucas

DISTRIBUTION
Lazare Herson-Macarel : Moulineaux
Emilien Diard-Detœuf : Bassinet
Joseph Fourez : Aubin
Morgane Nairaud : Suzanne
Julien Campani : Madame Aigreville
Claire Sermonne : Yvonne
Julien Romelard : Etienne
Valentin Boraud : Madame d’Herblay
Pauline Bolcatto : Rosa
Sophie Guibard : Pomponnette
Kiki : un chien

Comédie en 3 actes, représentée pour la première fois au Théâtre de la Renaissance à Paris le 17 décembre 1886.

Pour cacher un début de liaison, le docteur Moulineaux se lance dans une cascade de mensonges, de pirouettes et de dissimulations face à sa femme, sa belle-mère, le mari de sa maîtresse, l’amante de celui-ci qui fut jadis celle de Moulineaux…

Composée par l’auteur à l’âge de 24 ans, Tailleur pour Dames est sa première pièce en trois actes et son premier triomphe. Mettre en scène les tribulations de ce médecin, menteur comme un arracheur de dents, oblige les acteurs et le metteur en scène à se plier à une rigueur sans jamais oublier la fantaisie. Je me suis attelé à respecter la mécanique textuelle et scénique imposée par Feydeau et à travailler sur ce jeu que je qualifie de « concret » consistant à éprouver (sans distance bien sûr) toutes les situations aussi rocambolesques qu’elles puissent être. De ce travail minutieux et fougueux surgira, le rire, la folie et bien sûr, nous l’espérons tous, un savoureux moment de théâtre…

Frédéric Jessua

RUY BLAS / VICTOR HUGO

Les 14, 17, 20 et 23 août 2012 à 20h30 et le 25 à 21h45

DURÉE : 2h05

MISE EN SCÈNE Sacha Todorov
ASSISTANAT À LA MISE EN SCÈNE Julien Romelard
ADMINISTRATION, COMMUNICATION, INTENDANCE Frédéric Jessua, Lola Lucas

DISTRIBUTION
Pauline Bolcatto : Lavandière, page, Covadenga, Alcade
Valentin Boraud : Alguazil, huissier, Camporeal, muet, duègne
Léo Cohen-Paperman : Alguazil, marquis de Sant-Cruz, duègne, Montazgo, muet
Emilien Diard-Detœuf : Don Salluste
Clovis Fouin : Alguazil, marquis del Basto, duchesse d’Albuquerque, don Manuel Arias, laquais
Joseph Fourez : Ruy Blas
Sophie Guibard : Comte d’Albe, Casilda, Priego, page, alguazil
Lazare Herson-Macarel : Don César
Morgane Nairaud : Doña Maria de Neubourg
Antoine Philippot : Gudiel, Guritan, Ubilla

L’histoire est devenue mythique : un serviteur, Ruy Blas, est amoureux de la reine. Quand son maître Salluste le déguise en ministre et le charge de séduire cette femme, Ruy Blas ne soupçonne pas le plan infernal dont il fait partie ; mais Salluste ne soupçonne pas le ministre qu’il vient de créer.

Courtisans qui se servent du pouvoir à des fins personnelles, société malade d’être dominée par un groupe sans morale, monde où la naissance a plus d’importance que le mérite : l’évidente charge politique que porte Ruy Blas justifierait à elle seule de continuer à jouer la pièce aujourd’hui. Mais sa dimension politique va au-delà de cette simple dénonciation : c’est un acte de don au public. Offrir « Tout à tous », telle était la devise d’Hugo ; transformer toutes les choses en poème pour mieux pouvoir les partager, parce que le poème réalise ce miracle de nous faire voir le monde où nous sommes plongés. C’est la seule véritable richesse, celle que les laquais possèdent autant que les rois, celle qui ne s’épuise pas de se partager : cet enrichissement de la vision du monde, cette musique de mots qui transfigure le réel, cette libération de l’angoisse grâce à sa reconnaissance.
C’était, plus particulièrement, le but qu’il assignait à son théâtre, en ce que le théâtre est le lieu du partage et du rassemblement ; c’est, pour les mêmes raisons, l’ambition du Nouveau Théâtre Populaire. En l’occurrence, que veut-on offrir ? Une fable politique, donc ; mais aussi une histoire d’amour ; plus encore un drame existentiel, qui met en lumière le hasard d’être tel homme ou tel autre.
Et pour donner en partage ce poème qui d’un même mouvement affirme et démontre que la seule richesse est celle de l’âme, on ne saurait rêver meilleur endroit que ce plateau de bois…

Sacha Todorov

ode maritime / Pessoa

Les 15 et 18 août 2012 à 16h

CONCEPTION ET JEU Valentin Boraud
ACCOMPAGNEMENT HAUTBOIS BAROQUE Neven Lesage

ADMINISTRATION, COMMUNICATION, INTENDANCE Lola Lucas, Frédéric Jessua

Seul, sur un quai désert, un homme se trouve face à l’immensité maritime. Bouleversé par la grandeur de ce spectacle, il plonge alors dans la plus profonde intimité de son être et laisse déborder son imagination.

A partir de cette simple situation, Alvaro de Campos (Ingénieur, hétéronyme de Fernando Pessoa créé en 1914) entraine le lecteur dans un long poème où l’imagination de cet être traverse les plus belles représentations de l’océan, comme les plus angoissantes.

Mon envie est simple : transformer le texte en parole et le lecteur en spectateur. Le but est de faire partager, grâce à un corps et un instrument de musique une sensation, une image poétique, une représentation de l’œuvre de Pessoa. Pour cela, nul besoin de décor, de salle de théâtre, d’éclairage étudié ; seulement un acteur et un musicien, vêtus de noir. Parfois ils confrontent leur art, parfois ils les assemblent. L’acteur devient alors le seul porte-parole de l’oeuvre, la musique sa muse.

Valentin Boraud

Une histoire de Paradis / Singer

Les 17, 19, 21, 23 et 25 août 2012 à 11h

TEXTE Isaac Bashevis Singer
MISE EN SCÈNE ET ADAPTATION Clovis Fouin
COLLABORATION ARTISTIQUE
Claire Sermonne
RÉGIE Pauline Bolcatto
DÉCOR COMMUN Antoine Philippot
ADMINISTRATION, COMMUNICATION, INTENDANCE Lola Lucas, Frédéric Jessua

DISTRIBUTION
Julien Campani : La Servante, Le Père Kaddish
Emilien Diard-Detœuf  : Atzel
Clovis Fouin : Le narrateur, le médecin
Claire Sermonne: Aksah, Un médecin

Durée : 45 minutes

Depuis l’enfance, on décrit au jeune Atzel le paradis comme le seul lieu qui en vaut la peine, si bien qu’Atzel délaisse le monde et se fait passer pour mort aux yeux de tous. Le médecin de famille use d’un stratagème pour lui faire croire qu’il est au Paradis… Le spectateur entre alors au cœur d’un merveilleux simulacre, celui du paradis fantasmé, où il n’y plus ni temps qui passe, ni danger. C’est un lieu où les premiers rêves se heurtent au monde avec douceur, humour et émerveillement.

Le spectacle tel que je le conçois prendra une forme légère et pluridisciplinaire dans laquelle se mêlera, théâtre danse et chant. L’idée est d’inventer ou du moins de restituer à destination d’un jeune public, un conte métaphysique drolatique, jouant avec les conventions de la comédie musicale. La légèreté sera la matrice du travail, recherchant par celle-ci, une liberté d’action et de mouvement. Par cet espace de disponibilité artistique que nous construisons, la virtuosité de l’acteur et son inventivité seront des facteurs essentiels au spectacle. Ainsi les acteurs interpréteront plusieurs personnages, et changeront les décors à vue, dans un soucis de mettre à nu le théâtre et donc paradoxalement de renforcer sa théâtralité.

Clovis Fouin